Présence amérindienne en région

par Mario Gendron dans Amérindien | 3 commentaires

Des fouilles archéologiques, enclenchées au début des années 1990 par une équipe de l’Université de Montréal, ont permis de localiser plusieurs sites amérindiens dans les bassins des principales rivières de la région. Ainsi, sur les 18 sites archéologiques découverts par les chercheurs, 14 sont situés dans le bassin de la rivière aux Brochets, trois dans celui de la rivière Yamaska et un près de la rivière Missisquoi. Or, la découverte récente par le biologiste Alain Mochon d’un fragment de vase amérindien sur les rives de la Yamaska centre, près de Bromont, permettra d’en ajouter un dix-neuvième à la liste.

Poteries du Sylvicole
© Évolution de la forme et de la décoration des poteries du Sylvicole.•

Le plus vieil indice d’une présence humaine sur le territoire régional date de 5000 ans avant aujourd’hui; il provient du site Gasser, localisé aux premières chutes de la rivière aux Brochets. D’autres sites, datant cette fois de 4 000 ans, ont été mis au jour dans les bassins des rivières aux Brochets et Yamaska Sud. Les occupants de ces lieux étaient des Amérindiens nomades. Entretenant le commerce avec d’autres groupes de l’État de New York, ils venaient dans la région pour pratiquer leurs activités de chasse et de pêche : objets, individus, informations et modes circulaient dans ce vaste réseau d’échanges.

La période archéologique du Sylvicole, qui va de 3 000 ans avant aujourd’hui à l’arrivée de Jacques Cartier, en 1534, est marquée par l’apparition de la poterie. À la fin de cette période, entre l’an 1000 et 1534, certaines bandes nomades adoptent un mode de vie plus sédentaire et fréquentent assidûment le territoire régional. Comme on n’a trouvé aucun village ni aucune trace d’agriculture sur les neuf sites relatifs à cette période, tout laisse croire que la région faisait partie de l’aire d’exploitation d’une communauté iroquoienne établie dans la vallée du Richelieu.

Quelques siècles avant l’arrivée des Européens, les Iroquoiens partagent les ressources du territoire avec les tribus algonquiennes. Lorsque les premiers Iroquoiens disparaissent de la vallée du Saint-Laurent à la fin du XVIe siècle, notre région est intégrée aux territoires de chasse des Abénakis de l’Ouest. L’axe nord-sud formé par la rivière Richelieu et le lac Champlain délimite alors les deux grands ensembles culturels du Nord-Est américain : du côté est du Richelieu se retrouvent les Algonquiens (Abénakis) et, du côté ouest, les populations iroquoiennes.

[Ce texte est une version remaniée de celui paru dans Mario Gendron et al.,  Histoire du Piémont-des-Appalaches, Québec, Les presses de l’Université Laval, 1999, p. 56-59.]

• Source de l’illustration: Claude Chapdelaine, En remontant la rivière aux Brochets : cinq mille ans d’histoire amérindienne dans Brome-Missisquoi, Bedford, MRC de Brome-Missisquoi, 1996, p. 15

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  1. Luc Berner

    M. Gendron,

    Je lirai certainement votre « Histoire du Piémont des Appalaches », Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1999,

    Pour le moment, je suis à lire P,A. Maurault, « Histoire des Abénakis » Gazette de Sorel, 1866.

    Je partage donc votre intérêt pour les Abénakis puisqu’ils ont effectivement utilisé les Cantons de l’Est comme territoire de chasse et de pêche aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ils sont mentionnés dans les Relations de Jésuites, Bancroft et d’autres.

    Merci de cet article.

    Luc Bernier

  2. Denis Poulin

    Bonjour! Je veux faire une présentation en classe de 3èmes sur les amérindiens.
    Connaissez-vous un endroit où je peux avoir un objet, collant, écussons ou autres que je peux donner à ces élèves?
    Merci

  3. Nos archives ne contiennent pas d’objets ou d’artefacts en lien avec les communautés amérindiennes. Dans le cadre de votre présentation, je vous invite à contacter des musées dont le mandat est de faire découvrir les Premières Nations et les Inuits. Voici un hyperlien qui pourrait vous aider dans vos démarches : https://itineraires.musees.qc.ca/fr/premieres-nations-inuits . Sur le territoire de la Montérégie, la Maison des Amérindiens, située à Mont-Saint-Hilaire, pourrait se révéler une piste de départ intéressante.

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