Les frères maristes et l’éducation des garçons

par Mario Gendron dans Education | 46 commentaires

La communauté des frères maristes est fondée en France en 1817 « dans le but d’enseigner, d’éduquer et de donner une instruction élémentaire dans les petites écoles ». Première communauté enseignante masculine à s’installer en région, au tournant des années 1890, les Maristes prodiguent un enseignement voué aussi bien à la formation des futures élites canadiennes-françaises du commerce et de l’industrie qu’à l’éducation élémentaire des plus humbles travailleurs, comme le montre l’établissement d’une école du soir à l’intention des Granbyens analphabètes.

classe de garçon de l’école Saint-Bernardin de Waterloo

© Une des classes de l’école Saint-Bernardin. ( Archives Société d'histoire de la Haute-Yamaska)

Les Maristes s’installent au Québec en 1885 à la requête de Mgr Zéphirin Moreau, évêque de Saint-Hyacinthe. Quatre ans plus tard, J.-C. Bernard, curé de Saint-Bernardin et président du syndic d’école de Waterloo, s’adresse au provincial des frères maristes pour lui demander trois religieux pour prendre en charge l’école primaire des garçons, dirigée depuis 1885 par les Sœurs des Très-Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie.

La deuxième école de garçons de Waterloo, construite en 1924. (© Fonds Ronald Parisien, SHHY)

© La deuxième école de garçons de Waterloo, construite en 1924. (Fonds Ronald Parisien, SHHY)

Le mois suivant la réouverture de l’école sous la direction des frères, en septembre 1889, l’inspecteur Ruel ne tarit pas d’éloges sur l’enseignement qu’ils y professent. En 1894, l’école compte 108 élèves, dont 28 en première année, 36 en deuxième et 44 en troisième.

À Granby, c’est en 1890 que les frères s’installent dans le tout nouveau collège bâti par les Syndics, sur la rue Saint-Joseph. La mission éducative qu’ils y poursuivent est plus étendue qu’à Waterloo, puisqu’on leur remet aussi la responsabilité de l’éducation supérieure des garçons catholiques. L’entente qui lie les deux parties stipule qu’en retour de la propriété du collège, les frères maristes s’engagent à donner un cours commercial et industriel complet, « français et anglais sur le même pied », et à établir un pensionnat à leurs risques. Ils devront aussi enseigner à l’élémentaire dans un local du collège, ce pour quoi ils recevront 400 $ par année de la commission scolaire.

Le collège Saint-Joseph fut dirigé par les frères Maristes de 1890 à 1911.

© Le collège Saint-Joseph fut dirigé par les frères maristes de 1890 à 1911. Il était situé rue Saint-Joseph, à l’emplacement du Cégep de Granby-Haute-Yamaska. (Fonds Germain Fortin, SHHY)

Le collège Saint-Joseph ouvre ses portes en septembre 1890 avec 245 élèves, répartis en cinq classes. En 1906, 16 frères enseignent à 400 élèves, dont seulement 47 sont pensionnaires. Le programme d’étude proposé par les Maristes est moderne et varié : commerce, télégraphie, dessin ornemental et géométrique, physique et chimie, arpentage sur le champ, formation littéraire et artistique, musique théorique et pratique, entre autres matières.

L’implication des Maristes dans la société granbyenne est remarquable. Ils participent, par exemple, à la vie culturelle en aidant les jeunes du Club franco-canadien à produire des spectacles. Dans le but d’améliorer la formation des ouvriers, ils fondent aussi une École d’arts et métiers au début des années 1890. Mais leur plus grande réalisation demeure incontestablement la mise sur pied d’une École du soir, en novembre 1906, pour lutter contre l’analphabétisme. Dès l’ouverture des cours, une centaine d’étudiants s’y inscrivent; à la surprise générale, peu d’entre eux auront abandonné leurs études après les cinq mois réglementaires. La commission scolaire catholique, enthousiasmée par tant de succès, fournira dès l’année suivante aux frères maristes le local, le chauffage et l’éclairage. Avec 111 inscriptions à l’automne 1907, l’École du soir est devenue « le grand sujet de conversation dans notre classe ouvrière », indique le Journal de Waterloo. En avril 1908, lors de la distribution des prix marquant la fin des cours, plusieurs élèves, analphabètes au départ, ont pu lire, sous les applaudissements de la foule, des textes en français et en anglais.

« Souvenir de la 1er année de la fanfare du collège St-Joseph dirigée par les frères Maristes à Granby »

© « Souvenir de la 1re année de la fanfare du collège St-Joseph dirigée par les frères Maristes à Granby » (Fonds Harmonie de Granby, SHHY)

L’expérience d’enseignement des frères maristes à Granby allait se terminer tragiquement. Dans la nuit du 4 au 5 janvier 1911, au cours de la période des vacances d’hiver, un incendie rase le collège et emporte dans la mort le frère Marie-Léoncien. Le collège Saint-Joseph en ruines, 530 élèves se retrouvent sans maison d’éducation. Pour ajouter à l’infortune, des désaccords surgissent entre la commission scolaire et les Maristes à propos du pensionnat et des conditions de la réouverture. D’un commun accord, mais avec un peu d’amertume de la part des frères, on préfère résilier l’entente de 1890. Les commissaires, qui doivent réagir rapidement, se tournent alors vers les Frères du Sacré-Cœur, qui acceptent les conditions refusées par les Maristes et reprennent en main l’éducation des garçons catholiques en septembre 1912.

© Les ruines du collège Saint-Joseph. (Archives Société d'histoire de la Haute-Yamaska)

En 1953, sous la pression d’anciens élèves, les frères maristes reviennent à Granby pour prendre en charge les écoles primaires Saint-Benoît et Notre-Dame de Fatima et l’externat Mgr Prince. Relevant directement du séminaire de Saint-Hyacinthe, l’externat permettait aux garçons de Granby de suivre les quatre premières classes du cours classique, éléments latins, syntaxe, méthode et versification. Pour les frères, il s’agissait en quelque sorte d’un retour aux sources.

Le collège Mgr Prince rue Dufferin à Granby. (© Fonds Valère Audy, SHHY)

© Le collège Mgr Prince rue Dufferin à Granby, vers 1956. (Fonds Valère Audy, SHHY)

Mario Gendron

 

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  1. Luc R. Bouchard D.C. FICC

    Ave,
    Bonne et Heureuse Année
    Santé Paix Bonheur
    + les Fruits ( Galate 5; 21-23 et les Dons de L’esprit Saint 1 Corinthiens 12; 8-14 ).
    ? en 1890 les Frères s’installent dans un tout nouveau Collêge construit
    par les Syndics, c’est quoi les Syndics à l’époque, qui composent les
    Syndics ?
    Pour ce qui est de l’Externat Classique Mgr Prince, il est mentionné qu’avec le retour des Maristes qui sont de retour pour l’enseignement
    dans les écoles primaires Saint Benoit et Notre Dame, ils sont responsables de l’enseignement à l’Externat Classique en 1953 !!!
    J’ai des réserves la dessus, comme ancien étudiant du Mgr Prince,
    ( septembre 1951 1955 et au Séminaire dee Saint Hyacinthe ).
    L’Externat Classique a été établi à Granby en 1949.
    C’est l’abbé Hectorien Chapedeine qui en a été le premier directeur.
    À l.’époque il était assisté des abbés Auguste Lincourt et Gérard Dupus,
    et des professeurs laiques, feu Marcel Doucet, Monsieur Jean Paul Zigby, Mes Gilles Bélanger et Me Jean Marquis et plusieurs autres !!!
    Alors en 1953, aucun enseignant de la congrégation des Maristes à
    l’Externat !!!
    Au fait, existe-t’il quelques écrits sur l’Externat Classique ?
    Je vous félicite pour l’excellent travail, don’t give up …
    Amicalement
    ChiroLuc

  2. Émile Roberge

    Article intéressant. Merci de votre contribution.
    Pourquoi écrivez-vous « les Maristes » et les « frères maristes ». Que je sache, le nom officiel de la congrégation, c’est les Frères maristes (ou Frères Maristes). On emploie ordinairement l’expression « les Maristes » pour désigner une autre congrégation, soit celle des Pères maristes (ou Pères Maristes) ou pour désigner le groupe quatre congrégations dites maristes. Ce sont toutes des congrégations différentes ayant des fondateurs distincts (Pères, Frères, Sœurs). Si on emploie « maristes » pour désigner les frères, c’est un phénomène d’abréviation, comme on disait « un clerc » pour désigner un clerc de Saint-Viateur.
    Et pourquoi écrire « frères maristes » (minuscules) et « Sœurs des Très-Saints-Noms… » (majuscules)?
    Je sais que les majuscules, dans ces cas, constituent un problème. J’hésite souvent entre la majuscule et la minuscule. L’important me semble la cohérence dans un texte.
    Puis il y aurait aussi à ajouter en «e» à « enthousiasmé » : « La commission scolaire catholique, enthousiasmÉe… »
    Amitiés,
    Émile

  3. Denise Forand

    Ceci est très intéressant. Je fais de la recherche généalogique et j’aimerais bien savoir si vous avez une liste des étudiants du début à la fin de ces années d’enseignements.

  4. luc bernier

    Comme je suis à rédiger la biographie du Frère Jean-de-la-Lande (Gérard Pelletier) f.m.s., et directeur fondateur des écoles Saint-Benoît (1953) et Notre-Dame de Fatima (1954), j’ai grandement apprécié cet article consacré aux Frères Maristes.

    Ils ont effectivement eu des écoles à Waterloo, Roxton Falls, Bedford et Granby.

    Pour ce qui est du Collège Mgr Prince, ils en ont assuré la direction de 1957 à 1970 (source: Frère Fernand Rheault, couriel du 15 janvier 2010).

    Voici les noms des directeurs qui en ont assumé la direction:

    1. Frère Philippe-Henri Doré (1957-60)
    2. Frère Louis-Ernest Poisson (1960-63)
    3. Frère Fernand Rheault.(1963-70)

    Merci encore pour cet excellent article.

    Luc Bernier.

    P.S Toute personne ayant connu le Frère Jean-de-la-Lande peut me contacter à mon adresse Internet.

  5. Daniel Beauregard

    J’ai vécu les dernières annés du Collège MR Prince indirectement. Plusieurs de mes amis fréquentaient cette école. J’ai fais mon secondaire à l’école Sacré-Coeur et j’ai jouer au hokey pour cette école contre le collège MR Prince.Les deux équipes étaient dirigées par des fréres .Une belle rivalité qui démontrait l’apport des religieux à l’éducation.

  6. luc bernier

    De façon à mieux se représenter l’oeuvre des Frères Maristes au Canada, je crois bon de joindre l’extrait suivant:

    Dans le domaine académique, le C.F. Pierre-Gonzalès avait obtenu l’’affiliation officielle des Frères Maristes à l’Université Laval de Montréal, créant avec le concours du vice-recteur un baccalauréat moderne d’études sous le nom d’Enseignement Moderne et de Pédagogie, programme que plusieurs communautés enseignantes de Frères devaient bientôt embrasser.

    la prospérité de la Province dont les effectifs en personnel se chiffraient déjà à 386 religieux dirigeant au Canada et aux États-Unis 36 écoles, 2 Scolasticats, 2 Noviciats et 3 Juvénats, avait fait naître parmi les Frères la rumeur d’une division prochaine, d’autant que les établissements situés à des distances allant du Lac-Saint-Jean à New York et du Manitoba à la Nouvelle-Angleterre, obligeaient le F. Provincial à des voyages onéreux et continus, et que des régions aussi disparates que les États-Unis et la Beauce imposaient aux Frères des programmes d’études différents et la connaissance de deux langues usuelles, l’anglais étant requis aux États-Unis , voire obligatoire dans l’État de New York.
    Aussi un vote unanime du Conseil provincial en date du 24 août 1910 sollicitait des Supérieurs majeurs la division de la Province d’Amérique. Approuvée par le Conseil général de l’Institut le 3 janvier 1911 et confirmée par un rescrit du Saint-Siège le 25 janvier, la division était annoncée officiellement par une circulaire du Rév. F. Supérieur Général le 17 mars 1911.
    Cette division créait les deux Provinces maristes du Canada et des États-Unis, chacune formée des écoles établies sur son territoire et du personnel qui s’y trouvait actuellement à l’oeuvre.
    La Province du Canada compterait 24 écoles paroissiales et 4 maisons de formation avec un personnel de 229 Frères, celle des États-Unis, 10 écoles et 155 religieux. L’acte de division rattachait à la Province étatsunienne deux écoles du Canada : St. Michael de Montréal et Saint-Boniface du Manitoba. Les Frères du Canada comprenaient 131 Européens et 98 Canadiens.

    GIROUX, Émile, f.m.s., « L’OEUVRE MARISTE CANADIENNE (FRÈRES MARISTES), TOME III, Iberville, 1975, p. 4-5 (408 p.)

    On peut constater d’une part la qualité de leur formation, laquelle était assurée par un Directeur des Études hautement qualifié, le Frère Pierre-Gonzelès ( L. RIBOULET, « Histoire de la pédagogie », Paris, Emmanuel Vitte, 1941).

    D’autre part, ils assuraient déjà la formation de milliers de jeunes au Canada et aux État-Unis. Leur établissement le plus prestigieux au Canada était le Collège Laval de Saint-Vincent-de-Paul (Laval).

    Je rappelle aux amis de l’histoire régionale que les deux Mgr Cabana (Sherbrooke, Afrique), Solyme Cabana (ex-président de la Commission scolaire de Granby), l’abbé Langlais (longtemps aumônier à l’hôpital Saint-Joseph, aumônier de l’Amicale Cabana des Frères Maristes) sont des anciens du premier collège Saint-Joseph dirigé par les Frères Maristes. M.A. Dorion, ancien président de la Société d’histoire de Granby en était également, avec le Dr Jolin et M. Jean Loiselle.

    Je remercie M. Daniel Beauregard d’avoir contribué par son commentaire.

    J’espère que d’autres imiteront son geste.

    Luc Bernier

  7. luc bernier

    Pour ceux qui pourraient douter du fait de L. RIBOULET, ne serait pas le Frère Pierre-Gonzalès…

    Pour tous ceux qui croient encore que la Révolution tranquille a tout inventé…

    Voici la preuve que le Frère Pierre-Gonzalès (L. Riboulet), était bel et bien un Frère Mariste et, qui plus est, un éducateur des plus qualifiés:

    1. Histoire de la pédagogie. Préface de… André Baudrillart…
    Description :
    Histoire de la pédagogie. Préface de… André Baudrillart
    Riboulet, Louis
    Né le 15 janvier 1871 à Chapotier, France, et décédé en France le 25 février 1944. Entré chez les Frères maristes, il prend le nom de frère Pierre-Gonzalès. Arrive à Iberville en 1890 et retourne en France en 1902 pour revenir au Québec en 1903. Il commence alors à publier des articles sur la pédagogie dans la revue interne de la communauté. Selon son autobiographie, il serait le compilateur de l’Abrégé chronologique de l’histoire du Canada, “un petit volume que j’ai fabriqué dans mes moments de loisir” (Notices biographiques, p. 392). Par contre, il ne mentionne pas l’Atlas-géographie comprenant 54 pages dont le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale du Québec lui attribue la paternité.
    Manuels
    Pédagogie
    Résumé d’histoire de la pédagogie (d’après Riboulet) – Antiquité et ère chrétienne. S.l., s.n., n.d. 35 p.
    Une réimpression non datée: on ajoute Première section dans le titre.
    Résumé d’histoire de la pédagogie (d’après Riboulet) – 17e et 18e siècles. S.l., s.n., n.d. 40 p.
    Une réimpression non datée: on ajoute Deuxième section dans le titre.
    Résumé d’histoire de la pédagogie (d’après Riboulet) – 19e et 20e siècles. S.l., s.n., n.d. 51 p.
    Histoire de la pédagogie d’après Riboulet – le vingtième siècle. S.l., s.n., n.d. 48 p.
    1. Méthodologie générale – II. Méthodologie particulière. Lyon; Paris, Librairie catholique Emmanuel Vitte, 1939. 375 p. (Imprimé au Canada). (Couverture: Directions méthodologiques).
    Seul livre signé L. Riboulet qui se dit “Professeur de philosophie et de Pédagogie, Membre de la Société nationale d’Education, Lauréat de l’Académie Française”.
    Bibliographie
    1948: xxx. Notices biographiques de l’Institut des Petits Frères de Marie – Tome 5 (Lyon, 1948):384-406.
    http://www.bibl.ulaval.ca/ress/manscol/auteurs/auteursr.html

    Les communautés de Religieux et de Religieuses enseignantes ont certainement grandement contribué à préparer ce que nous nommons la Révolution tranquille.

    Il est temps qu’on leur rendre justice.

    Luc Bernier

  8. Mario Gendron

    M. Luc R. Bouchard,

    La loi de 1845, qui institue les commissions scolaires au Québec, autorise la dissidence pour les minorités religieuses catholiques ou protestantes, une donnée de première importance pour Granby. Sur le plan local, la perception des taxes scolaires, l’engagement des professeurs et l’administration des écoles reviennent à cinq commissaires ou à trois syndics dissidents, élus par les propriétaires fonciers, assujettis à des devoirs et investis de pouvoirs identiques. En bref, les syndics jouent le même rôle que les commissaires d’école, mais pour la minorité religieuse. Ce n’est qu’en 1892 que les catholiques de Granby, pourtant déjà largement majoritaires, obtiendront leur propre commission scolaire, ce qui entraînera la disparition des syndics.

    En ce qui regarde la question des Maristes et de l’externat classique Mgr Prince, l’information selon laquelle ces derniers seraient revenus à Granby en 1953 provient de la communauté elle-même. Vous pourrez obtenir plus d’informations à ce sujet en vous adressant directement à Johanne ou Richard à la SHHY.
    Merci de votre intérêt pour nos modestes écrits.

    Mario Gendron

  9. Mario Gendron

    M. Émile Roberge,

    Merci pour vos bons mots. L’emploi ou non de la majuscule pour les communautés religieuses est, en effet, particulièrement embêtante. Dans la première version de ce texte, j’avais bel et bien écrit les «Frères maristes», mais la correctrice de la SHHY, qui, soit dit en passant, est une professionnelle de la révision linguistique, m’a bien indiqué que dans ce cas particulier aucune majuscule n’était requise, sauf lorsqu’on utilise l’expression «les Maristes». Quoiqu’il en soit, je lui ferai parvenir sous peu vos remarques et plublierai sa réponse dans la section «commentaire» du site internet de la SHHY.

    À bientôt,

    Mario Gendron

  10. luc bernier

    Deux petites corrections à faire au commentaire no: 7.

    J’aurais dû écrire:

    1. Pour ceux qui douteraient que le Frère Pierre-Gonzalès… était en fait Louis Riboulet.

    2. Il est temps qu’on leur rende justice.

    M.Luc Bouchard a raison en ce qui concerne le Collège Mgr Prince :
    Il a bel et bien été fondé en 1949, sous la direction de l’abbé Hectorien Chapdelaine.
    Donc, l’abbé Chapdelaine en a assumé la direction de 1949 à 1957.

    Comme mentionné dans le commentaire, les Frères Maristes ont pris la relève :

    1. Frère Philippe-Henri Doré (1957-60)
    2. Frère Louis-Ernest Poisson (1960-63)
    3. Frère Fernand Rheault.(1963-70)

    J’ai moi-même bénéficié de leur enseignement pour les années 1966-1968: Belles-Lettres (coin du Parc et Dufferin) et Collège I (École secondaire Sacré-Coeur, rue Landsdowne).

    Voici des faits colligés lors de mes recherches dans la Voix de l’Est:

    Je crois que M. Bouchard et les amis de l’Histoire régionale apprécieront de ne pas avoir à se taper ce travail.

    Je vous le livre en vrac:

    COLLÈGE MGR PRINCE/ 7 NOVEMBRE 1953/ CINQ PREMIERS DE CLASSE PAR NIVEAUX.

    PARENTS ET PROFESSEURS DU COLLÈGE MGR PRINCE SE RENCONTRENT À LA REMISE DES NOTES DES EXAMENS INTRA-SEMESTRIELS

    Les parents des étudiants du collège Mgr Prince externat classique de Granby, ont rencontré les professeurs de cette maison d’éducation.
    On a discuté ensemble des problèmes relatifs à l’éducation de la jeunesse et on a aussi procédé à cette occasion à la remise des notes pour la première série d’examens intra-semestriels.
    Voici la liste des cinq premiers de chaque classe. En Versification : Jean-Marie Chicoine, Dorian Labranche, Paul Fontaine, Normand St-Amant et Gilles Boulerice; en Méthode : René l’Écuyer, André robitaille, Gaétan Paré, Armand Daigneault et Luc Senécal; en Syntaxe : Gaston Tétreault, Jean-Paul Boucher, Jean-Pierre Aubin,Robert Gibeault et Léonard Matton; en Éléments latins : Serge Vincelette, Paul-André Comeau, Gérald Dame et François Lapierre ( ex-aequo), et Gilles Thibodeau.
    Depuis deux ans, l’Université de Montréal distribue, les examens à des périodes qui rendront justice aux étudiants. Le travail quotidien a plus de poids, la tension nerveuse est atténuée le jugement sur l’enfant plus certain. Un total de 250 points est accumulé au cours du semestre pour constituer 500 points avec les examens proprement dits. Le total de l’’année est de 1,000 points. Le pourcentage de 60 est exigé pour être promu…
    La Voix de l’Est ,le 7 novembre 1953.

    LE 9 NOVEMBRE 1953 :

    L’EXTERNAT CLASSIQUE DE NOTRE CITÉ COMPTE 94 ÉTUDIANTS CETTE ANNÉE — LE PERSONNEL ENSEIGNANT
    Notre externat classique commence sa sixième année…
    Le personnel se compose de M. l’abbé Hectorien Chapdelaine, directeur et professeur de versification; de MM. Les abbés Auguste Lincourt, directeur spirituel et chargé des cours d’anglais; Raymond Pelletier, professeur de latin en éléments latins et syntaxe; René Beaugrand, professeur de latin en méthode et versification; Jean Lalonde, titulaire de la classe de méthode; Aurèle Beauregard, chargé du français et éléments latins et en syntaxe.
    M. J.Armand Bouchard, o.d., donne les cours d’histoire du Moyen Age en versification; MM. Jean-Paul Zigby, Paul-Émile Martel et E. Chenette enseignent les mathématiques; M. jean Mainferme est chargé des cours de géographie; M. Jacque Lefebvre, o.d., est professeur de sciences naturelles.
    Les professeurs ont profité des vacances pour suivre des cours universitaires et prendre part aux réunions des professeurs des collèges classiques. Plusieurs cours seront renouvelés et rien ne sera épargné our assurer un enseignement de première valeur et une éducation profonde.
    Le Collège Mgr-Prince comptait 20 étudiants en versification, 20 en méthode, 26 en syntaxe, 28 en éléments latins.
    La retraite aura lieu lundi, mardi et mercredi prochains et, sera prêchée par M. l’abbé Alfred Tremblay, vicaire à la paroisse Notre-Dame.
    Les autorités du Collège Mgr-Prince remercient tous ceux qui favorisent son beau développement.
    Nous souhaitons bonne année au personnel et aux élèves.

    La Voix de l’Est , le 11 septembre 1954.

    BÉNÉDICTION DU COLLÈGE MGR PRINCE, SAMEDI LE 26 MAI
    LA CÉRÉMONIE COMMENCERA À 7 HEURES 30 ET SERA PRÉSIDÉE PAR MGR A. DOUVILLE.

    C’est au mois de mars l’an dernier que la Commission scolaire catholique de Granby consentait à prendre en charge la section classique qui existait déjà dans notre ville depuis sept ans, mais à titre privé. Cette décision avait alors soulevé quelques controverses mais rencontrait l’assentiment de la population en général parce qu’elle permettait à des enfants moins fortunés d’entreprendre un cours classique au même titre que les autres élèves du cours secondaire.
    La Voix de l’Est, le 17 mai 1957.

    BÉNÉDICTION ET INAUGURATION OFFICIELLE DU COLLÈGE MGR PRINCE
    HISTORIQUE.
    1949 (20 JANVIER) DÉCRET D’ÉRECTION CANONIQUE
    1949 (2MARS) NOMINATION DE M. L’ABBÉ HECTORIEN CHAPDELAINE, DIRECTEUR FONDATEUR
    1949 (10 MAI) 35 ÉTUDIANTS SE PRÉSENTENT AU PREMIER EXAMEN D’ADMISSION
    1949 (10 JUIN) NOMINATION DE L’ABBÉ AUGUSTE LINCOURT PROF. D’ANGLAIS ET DE LATIN
    1950 : 50 ÉTUDIANTS
    1951 : 78 ÉTUDIANTS : 23 MÉTHODE, 27 SYNTAXE 28 ÉLÉMENTS LATINS
    PRÉSENTATION DES PREMIERS ÉTUDIANTS À L’IMMATRICULATION (19)
    1957 : 100 ÉTUDIANTS, PREMIERS FINISSANTS AU SÉMINAIRE DE SAINT-HYACINTHE.
    ÉCOLE NOTRE-DAME. ÉCOLE CHRIST-ROI,ET RUE DUFFERIN.
    FONDÉ PAR LE SÉMINAIRE DE SAINT-HYACINTHE ET REMIS A LA COMMISSION SCOLAIRE DE GRANBY (1957)
    ***LES TRAVAUX DE PEINTURE ONT ÉTÉ EXÉCUTÉS PAR ÉMILE PHANEUF ENTREPRENEUR PEINTRE 125 RUE CENTRE, GRANBY, TÉL. : FR. 2-4188 (?).
    ÉTUDIANTS DU COURS 1952-1956 :
    MM. Aubin, Jean-Pierre; Beauregard, Gérard; Brodeur, Yvan; Boucher, Jean-Paul; Delorme, Patrice; Dionne, Raymond; Gallant, Guy; Germain, Luc; Gibeault, Robert; Lamothe, Jacques; Légaré, Roger; Massé, André; Loignon, Germain; Matton, Léonard; McCraw, Cameron; Ostiguy, Jacques; Pontbriand, André; Punde, Pierre; Racine, Jean; Lapointe, André; Roux, Guy; Rodicoux, Fernand; St-Pierre, Paul; Tétreault, Yves; Trudeau, Pierre.

    La Voix de l’Est, le 25 mai 1957.

    COLLÈGE MGR PRINCE/1957
    CLASSE DE VERSIFICATION
    – CATÉCHISME. – Prix spécial, $5.00, offert par Mgr René Gagner, C.S., V.F., curé de Notre-Dame, attribué à Paul-André Comeau; 2ème prix, volumes, décernés à Serge Vincelette; accessits; François Lapierre, Roger Guay, Roland Poulin.
    – ÉTUDE DE LA LANGUE FRANÇAIS. – Prix spécial, $2.50, par M. Wilfrid Bougie, dentiste, de Montréal, à Serge Vincelette; 2ème prix, volumes donnés à Paul-André Comeau; accessits : Roger Guay, Gérald Dame, François Lapierre.
    – COMPOSITION ET EXPLICATION FRANÇAISE. – Prix spécial $2.50, offert par le Club Richelieu de Granby, donné à Paul-André Comeau, 2ème prix, volumes donnés à François Lapierre : accessits : Serge Vincelette, Onil Roy, Rémi Deslandes.
    – LANGUE LATINE. – Prix spécial, $2.50 offert par le Club des Francs de Granby, décerné à Paul-André Comeau; 2ème prix, volumes décernés `aSerge Vincelette; accessits : François Lapierre, Gérald Dame, Jean-Paul Breton.
    – LANGUE GRECQUE – Prix spécial $2.50, offert par M. l’abbé François-Paul Ostiguy, vicaire à St-Antoine sur Richelieu, décerné à Paul-André Comeau; 2ème prix, volumes attribués à Serge Vincelette; accessits : François Lapierre, Gilles Thibodeau, Jean-Paul Breton.
    – LANGUE ANGLAISE. – Prix spécial $2.50, offert par M. l’abbé Auguste Lincourt, professeur au Séminaire de Saint-Hyacinthe, donné à Cameron McCraw; 2ème prix, volumes accordés à Paul-André Comeau; accessits : Serge Vincelette, Gérald Dame, Jacques Brodeur.
    – HISTOIRE. – Prix spécial, $2.50, offert par M. l’abbé Joseph Poitevin, curé de St-Joseph, décerné à Serge Vincelette, 2ème prix, volumes, donnés à Paul-André Comeau; accessits : Gaston Péloquin, Roger Guay, Gérald Dame.

    – SCIENCES. – Prix spécial $2.50 offert par Robert-A. Guay, entrepreneur général, donné à Paul-André Comeau; 2ème prix, volume, offert par le Rév. Frère Théofred, directeur directeur de l’École Secondaire Sacré-Coeur, accordé à François Lapierre; accessits : Gaétan Marquis, Horace Lasnier, Jacques Brodeur.
    – …
    – PRIX SPÉCIAUX/EXCELLENCE : volumes offerts par le Séminaire de St-Hyacinthe, attribués à Paul-André Comeau, versification; Lucien Paquette, méthode; Yvan Comeau, syntaxe; Serge Lavoie, éléments latins. (note : frère de Marc Lavoie, coin Saint-Hubert et Bourget; les Lavoie me recevaient le mercredi pour dîner; M. Lavoie adorait Johanne, ma petite soeur de 3 ans peut-être).
    – PRIX DE BON MAINTIEN RELIGIEUX, SOCIAL ET SPORTIF : deux prix de $2.50 offerts par M. l’abbé Louis-Philippe Breton, curé de l’Immaculée-Conception, attribués à Roland Poulin, de versification, à Serge Brodeur, de méthode.
    – PRIX DU BIBLIOTHÉCAIRE : volume offert par la Société des Pères Blancs d’Afrique et les Dames de la Congrégation, mérités par Cameron McCraw, de versification.
    – POUR COLLABORATION À NOTRE JOURNAL ÉTUDIANT « LE PETIT PRINCE » : deux prix de $2.50 offerts par M. Germain Gagné, ingénieur, à Paul-André Comeau et J.-François Lapierre, de versification.

    La Voix de l’Est, le 14 juin 1957 p. 22.

    J’espère que l’équipe de la SHHY ne m’en voudra pas trop d’avoir été si long.

    Bonne lecture aux passionnés de l’Histoire régionale.

    Luc Bernier

  11. luc bernier

    M. Daniel Beauregard,

    Vous pourriez m’être d’un grand secours si vous me donniez les noms de vos amis du Collège Mgr Prince et préciser de quelles années il s’agit.

    N’hésitez pas à communiquer avec moi à mon adresse Internet .

    Merci de votre contribution.

    Luc Bernier

  12. luc bernier

    De façon à compléter l’article sur les Frères Maristes à Granby, je voudrais citer l’article suivant:

    En 1881, les scolasticats sont organisés dans les Provinces
    pour la préparation du brevet devenu obligatoire. Le 1er mars 1882,
    le frère Nestor présente, dans une Circulaire, le plan d’études et les
    programmes pour les écoles des Frères Maristes. Le 24 novembre
    1882, s’ouvre à Saint-Genis-Laval une école supérieure en vue de la
    préparation des frères de toutes les Provinces, au Brevet supérieur.
    Ce fut un stimulant pour les études.
    Frère Nestor
    223
    http://www.champagnat.org/e_maristas/livros_recebidos/FMSMeravilloscompaneros_FR.pdf

    On y confirme la préoccupation de cette communauté pour une formation professionnelle des Frères répondant aux exigences de l’État français. Un grand nombre de ces religieux français constituaient le corps enseignant du Collège Saint-Joseph.

    Luc Bernier

  13. Mario Gendron

    M. Émile Roberge,

    Voici enfin la réponse de Marjolaine Dorion à votre commentaire à propos de l’emploi de la majuscule dans le nom des ordres religieux.

    «À propos de l’emploi de la majuscule dans le nom des ordres religieux et celui de leurs membres, un constat s’impose: l’unanimité n’existe pas, l’usage est plus ou moins capricieux. Selon Grevisse, sur ce chapitre, même l’Académie n’est pas conséquente avec elle-même. La difficulté de trancher vient-elle de ce qu’on touche au sacré?
    Quoiqu’il en soit, plusieurs grammaires et dictionnaires proposent ceci: le nom officiel d’une institution ou d’un ordre religieux prendra une ou des majuscules
    – la Société des Pères de Marie
    – les Pères maristes
    – les Frères maristes
    – les Soeurs maristes
    mais le nom des membres prendra la minuscule: père, frère, soeur mariste.
    (En aucun cas, un «mariste» ne prendra une majuscule)
    Voilà pourquoi nous avons écrit «frères maristes», parlant de membres d’un ordre religieux, et «Soeurs des Très-Saints-Noms», parlant d’une institution, et pourquoi nous n’aurions pas dû écrire «les Maristes»: vous avez raison, la cohérence s’impose, nous avons péché par distraction.»

    En vous remerciant, M. Roberge, pour votre remarque qui nous a permis d’éclaircir cette question.

    À la prochaine,

    Mario Gendron

  14. Luc Berner

    D’autres recherches dans le Fonds Eugène Achard, boîte numéro 8, des Archives de la Bibliothèque nationale de Montréal, m’ont permis de découvrir une conférence que M. Achard, ex-frère Louis-Marius, chez les Frères Maristes, a donné à l’Amicale des Frères du Sacré-Coeur de Granby, en 1956.

    Il décrit d’une façon fort humoristique le caractère du curé Gill, sans toutefois manquer de respect à son égard.

    Il semble que ce dernier ait été assez autoritaire mais que certaines ne s’en sont pas laissé imposer: la Supérieure du couvent par exemple.

    Mon arrière-grand-mère Brodeur lui aurait signifié également qu’avec plus de 8 enfants, elle avait fait sa part pour la patrie (Elle était la mère d’Elzéar, Armand, Roland, Fernand Brodeur).

    M. Achard lui reconnaît de grandes qualités d’administrateur.

    Pour ce qui est du Collège Saint-Joseph, il pourrait être considéré comme l’un des précurseurs des écoles d’immersion issues des efforts pour promouvoir le bilinguisme à travers le pays.

    Il souligne avec raison que les cours au collège étaient bilingues, les Canadiens-français y allant pour apprendre l’anglais et les Anglais pour y apprendre le français.

    La qualité des études y étaient excellentes puisque grâce au Frère Camélien et à ses professeurs, les finissants désireux de faire des études classiques étaient acceptés sans examen au collège de Marieville.

    Il est à souligner que les Frères acceptèrent des pensionnaires anglicans (une douzaine en 1903-1904) et qu’iis firent preuve d’un grand respect pour leurs convictions religieuses.

    Ainsi, ces derniers n’étaient pas tenus d’assister à la messe et à la prière du soir. Ils pouvaient lire ou étudier dans une salle attenante à la chapelle.

    Les dimanches, un frère les accompagnait à l’église anglicane Saint-Patrick où ils pouvaient assister à l’office du dimanche. Une petite salle, près de la chapelle, était prévue pour le frère, et dès que la cérémonie religieuse était terminée, il raccompagnait les jeunes élèves au Collège Saint-Joseph.

    M. Achard confirme l’existence d’une fanfare et nomme le professeur de musique, le Frère Charles-Émile, encore vivant en 1956 et résidant à la Maison provinciale des Frères Maristes à Iberville.

    D’autres détaills fort intéressants et amusants par surcroît pourraient être ajoutés mais je profiterai sans doute d’un autre commentaire pour le faire.

    Un passionné de l’histoire des communautés religieuses, dans la région de Granby et au Québec.

    Luc Bernier

    P.S. On doit énormément aux Communautés religieuses enseignantes

  15. Luc Berner

    Correction du commentaire 14:

    J’aurais dû écrire « église anglicane St-Georges » et non pas « église anglicane St-Patrick ».

    J’en profite pour ajouter un article paru dans La Voix de l’Est et faisant état des bonnes relations entre le curé Gill et le ministre anglican Longhurst:

    DEUX HOMMES D’ÉGLISE : M. le curé Gill et le Révérend William Belsey Longhurst
    À la fin du siècle dernier et jusqu’en 1916, deux figures sympathiques ont exercé leur influence pacifique à Granby.
    La fougue de l’un était tempérée par la sérénité de l’autre.
    Ces deux hommes avaient charge d’âmes : l’un en haut du village était pasteur de l’église anglicane Saint-Georges, et l’autre, curé de la paroisse Notre-Dame.
    Durant leur apostolat à Granby, ils furent aimés, admirés et respectés de leurs concitoyens.
    Leur mémoire demeure, et fait le sujet d’exquises réminiscences.
    L’abbé Louis-Marcel-Télesphore Gill, curé de la paroisse Notre-Dame, fut à Granby pendant 29 ans, c’est-à-dire à partir de 1887 jusqu’en 1916.
    Le pasteur de l’église anglicane St-Georges, le révérend William Belsey Longhurst, archidiacre, arrivé en
    1880, prenait sa retraite après plus d’un demi-siècle, au mois de septembre 1931.
    Entre ces deux chefs spirituels ce fut de tous temps un échange soutenu de cordialité tout en demeurant chacun délicatement intransigeant sur le terrain de leur orthodoxie particulière.
    Les villageois, de part et d’autre, manifestèrent toujours une haute considération pour ces deux chefs de file qui pourtant n’étaient pas unis par les liens d’une même allégeance religieuse et d’une même mentalité raciale.
    Pour les Anglais protestants, le curé de N.-Dame, fut « The Reverend Father Gill ». Pour les catholiques, l’archidiacre était « Le révérend Longhurst ».
    Scènes inoubliables, que ces rencontres des deux pasteurs aux abords de l’église anglicane. Certes, on causait urbanisme et horticulture, mais c’était surtout dans ces moments d’intimité que ces deux chefs spirituels de Granby se concentraient sur les moyens de cultiver pour protéger la morale et la bonne entente entre le haut et le bas du village.
    L’archidiacre Longhurst était tenu en grande estime par ceux qui le connaissaient. Son autorité se faisait sentir surtout en haut du village.
    Il était écouté dans les milieux commerciaux, industriels et financiers; de son côté l’abbé Gill était aussi à l’aise chez les villageois d’en haut qu’il l’était dans le french village que dominait le clocher d’argent de son église de Notre-Dame.
    Rarement, le pasteur Longhurst descendit la côte,, mais par contre on pouvait voir l’abbé Gill, et cela très souvent, au bureau de l’ancien maire S.H.C. Miner qui avait pour lui une grande estime.
    M. l’abbé Gill parlait l’anglais facilement, à sa manière, et il sut toujours se faire comprendre et écouter par ses ouailles catholiques qui furent jusqu’à la fin du siècle dernier des Irlandais.
    Parmi les souvenirs de l’adolescence, il y en a plusieurs qui ont trait aux attentions que le Révérend et Madame Longhurst avaient pour les compagnons de jeux de leur fils Hector, lorsqu’ils jouaient dans le verger à l’arrière de leur résidence.
    Le Révérend Longhurst, dans ses moments libres où il multipliait son amabilité caractéristique, a fait visiter souventes fois son temple, l’église anglicane St-Georges, pour en expliquer l’architecture et l’aménagement intérieur.
    Ces entretiens furent toujours sans intention de prosélitisme, car le pasteur Longhurst était trop large d’esprit et discret.
    Ce fut à ces occasions que nous avons vu plusieurs fois les fonts baptismaux surmontés d’une sculpture remontant au XIIe siècle, donnée par les anglicans de l’Église de « Tous les Saints », de Granby. Nottingham, Angleterre.
    Le temple actuel bâtit sous son pastorat en 1908 est de style gothique, dit collégial.
    Un bijou d’architecture moderne qui lui a valu le titre de cathédrale anglicane des Cantons de l’Est.
    C’est ainsi que le très révérend Farthing, ancien évêque du diocèse anglican de Montréal, la décrivait dans ses visites pastorales.
    La Voix de l’Est, le 13 août 1957.

    Il semble bien que tout ce bon monde, prêtre catholique et ministre anglican, Frères Maristes, population catholique et protestante, ont entretenu de très chrétiennes relations, du moins pour la période à laquelle l’article fait référence.

    Luc Bernier

  16. Luc Berner

    Pour compléter le commentaire 12 concernant les qualifications des Frères Maristes en France (concerne les Frères Maristes d’origine française ayant enseigné au Collège Saint-Joseph de Granby), voici un texte tiré d’une étude historique mariste:

    QUALIFICATIONS DES FRÈRES MARISTES/FRANCE/1881
    L’enseignement public devient laïque
    (1881) ; les Frères enseignants sont astreints à posséder
    tous le brevet et à faire le service militaire (1889).
    Interdits d’enseigner dans les écoles publiques (1886),
    les Frères sont désormais employés dans des écoles
    “libres”. La congrégation se tire brillamment
    de ce mauvais pas en renforçant les études des Frères,
    en constituant des juvénats pour le recrutement.Les pensionnats, les livres classiques (FTD)…

    L’expansion internationale répond
    au souci de trouver des refuges et de nouveaux terrains
    de recrutement autant que de répandre
    l’éducation chrétienne.

    Plus instruits, conscients d’exercer
    une profession honorable, mais où le catéchisme
    passe au second plan, par ailleurs attirés par les idéaux
    démocrates, bien des Frères ont un problème d’identité.

    http://www.champagnat.org/e_maristas/livros_recebidos/FMS_STUDIA1_Cronologia.pdf

    L’histoire régionale n’est-elle pas intimement liée à l’histoire internationale ?…

    Luc Bernier.

  17. Luc Berner

    Pendant les années du Collège Saint-Joseph le Frère Pierre-Gonzalès (Riboulet) a eu la responsabilité de publier le « Bulletin des Études » des Frères Maristes et de diriger la formation des Frères.
    Mgr Bernard, évèque de Saint-Hyacinthe en a reconnu les mérites, 9 ans après sa fondation (1912):

    « . Par ses articles sur les principes et sur l’histoire de l’éducation, par ses programmes, ses leçons de choses et ses délicieux croquis et directions, il rend les services les plus précieux à tous ceux qui veulent être de vrais instituteurs, à tous ceux qui veulent véritablement former le cœur et l’intelligence de l’enfant. »
    Archives de l’Archevêché de Montréal, fiche 515-105,912- 1b,

    Mgr Bruchési reconnaîtra également les mérites de cette publication:

    Une consciencieuse documentation, des références exactes, des discussions avisées, indiquent, en outre, que les rédacteurs de votre revue se tiennent bien au courant des meilleurs progrès de la pédagogie moderne.
    Archives de l’Archêvêché de Montréal, Fiche 515-105,913- 2.

    Il va même jusqu’à suggérer un travail commun avec d’autres communautés et l’Université Laval, pour le bénéfices de l’éducation des maîtres. C’est dire la qualité de l’oeuvre.

    Le Frère Pierre-Gonzalès et ses collaborateurs ont grandement contribué à la formation des maîtres.

    Que dire des Frères du Sacré-Coeur et des autres communautés enseignantes au Québec !… Il faudrait encore des années de recherches pour parcourir leurs archives et leur rendre justice.

    À suivre…

  18. Luc Bernier

    Frère Philippe-Henri Doré, Collège Mgr-Prince.

    Le Frère Doré fut d’abord professeur sous la direction de l’abbé Chapdelaine (1957-58).
    Les deux années suivantes (1958-60), il assumait la direction du collège.

    C’est à Poughkeepsie, État de New York (Scolasticat-École normale des Frères Maristes) qu’il se qualifia pour l’enseignement de l’anglais (1939-42). Cet établissement de renom avait reçu sa charte en 1929 et était affiliée à l’Université Fordham.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Marist_College#Foundation_as_a_training_institution_for_Marist_Brothers

    L’année suivante, on le jugeait dûment qualifié pour enseigner l’anglais au scolastiques des Frères Maristes à Iberville (école normale reconnue par le Département de l’Instruction publique depuis 1931).

    Martin Blais, ex-directeur de Jean-Paul Desbiens (Frère Untel) l’a eu comme professeur d’anglais et a reconnu la qualité de son enseignement (courriel du 15 octobre 2012).

    Il faut reconnaître ses grandes qualités d’éducateur et sa compétence puisqu’après une année d’enseignement à Chicoutimi (1960-61), on le nommait recteur du collège classique d’Alma (aujourd’hui Cegep d’Alma). Il en assumera la direction de 1961 à 1970. Il faut ici noter que tous les niveaux du cours classique y étaient enseignés, des éléments latins (8e) à philo II.

    Il n’était pas le seul à avoir assuré et maintenu la qualité de l’enseignement au collège Mgr-Prince . Il était secondé par des professeurs qualifiés dont il faudra également, un jour, souligné les mérites.
    Je tenterai de leur rendre justice …

    Luc Bernier

  19. Luc Berner

    Une source importante a établi la date de fondation du Collège Mgr-Prince à Granby: Mgr Lucien Beauregard, ancien supérieur du Séminaire de St-Hyacinthe

    « Pour continuer à servir et à mettre les études classiques à la portée de tous les jeunes du diocèse, le Séminaire accepta la direction de l’Externat classique de Granby, fondé par Mgr de Saint-Hyacinthe, le 20 janvier 1949, sous le nom de Collège Mgr Prince. Une deuxième filiale vient d’être fondée à Sorel. Le collège Maxime Decelles de Sorel a ouvert ses portes en septembre 1952.  »
    Supérieur: Mgr Lucien Beauregard, P.D., Séminaire de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe.
    Source : Vedettes, 1952. Le fait français au Canada . Première édition, Montréal, 1953, Société nouvelle de publicité, 717p., pp. 549-550. Quelques fautes typographiques ont été corrigées

    http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/encyclopedia/Seminairestehyacinthe.htm

    L’abbé Hectorien Chapdelaine en assumera la direction jusqu’en 1958. Puis les Frères Maristes prendront la relève sous la direction des FF.
    Philippe-Henri Doré (1958-60), Louis-Ernest Poisson (1960-63) et Fernand Rheault.(1963-70).

    Il me semble ici important de souligner qu’à la même période les Frères Maristes tiraient fort bien leur épingle du jeu dans l’enseignement des Études classiques puisqu’ils y enseignaient à tous les niveaux à l’Externat classique d’Alma (aujourd’hui le Cegep d’Alma) et à Chicoutimi. Ils offriront également ce cours au Collège Laval dans les années 1960.

    Nombre de communautés rellgieuses sont à l’origine de nos cegeps actuels partout en province : Alma, Chicoutimi, Jonquière (Oblats), Granby (Frères Maristes et Frères du Sacré-coeur), Rivière-des-Prairies (Cégep Marie-Victorin, 6 communautés) Victoriaville (Frères du Sacré-Coeur …

    Plusieurs sont également à l’origine de la création d’universités ou de facultés universitaires: UQAC, faculté de génie ( Frères Maristes), Laval, faculté d’administration (Frères des Écoles chrétiennes) Université de Sherbrooke, faculté des Sciences ( Frères du Sacré-Coeur) .
    Je remercie tous ces éducateurs dévoués et compétents pour avoir été les pionniers de la Révolution tranquille. Ils ont également formé nombre d’ex-religieux qui ont mis leurs talents et leur expérience au service de la grande cause de l’éducation. `Messieurs Provencher et Roy, ex-directeurs des Études à la Commission scolaire de Granby furent du nombre.

    Luc Bernier

  20. Luc Berner

    Faisant l’historique du Collège Laval des Frères Maristes, à St-Vincent-de-Paul, le Frère Fabien Landry f.m.s fera état des années où on y a offert le cours classique. Le Frère Fernand Rheault en sera le directeur. Il assumera plus tard la direction du Collège Mgr Prince en 1963.

    J’ai cru bon d’établir la relation.

    Luc Bernier

  21. Luc Bernier

    En 1956, deux Frères Maristes ont enseigné au Collège Mgr-Prince, sous la direction de l’abbé Hectorien Chapdelaine:

    Soulignons encore l’envoi de deux missionnaires en Afrique, les RR.FF. Roger-Donat et Joseph-Marcien, professeurs d’éléments latins et de syntaxe, à l’Externat classique de Granby; de cinq religieux en France, qui y poursuivent leurs études ascétiques; de six étudiants au Marian College, de Poughkeepsie, N.-Y.

    Les Frères Maristes alimentent encore une mission très florissante en Rhodésie du Sud, en Afrique. Ils y dirigent une école normale pour les indigènes, une école supérieure ou high school, une école pour les enfants de couleur. Vingt-trois Frères canadiens y sont assignés, qu’aide un religieux de race noire, et trois jeunes frères indigènes encore aux études à l’École normale, se joindront bientôt à eux. Un Frère visite plus de vingt écoles dans la brousse, dispersées dans un rayon de cent milles du centre de la mission.

    La Voix de l’Est, le 27 août 1956.

    Les Frères Maristes professeurs au Collège Mgr Prince, habitaient alors avec leurs confrères des écoles Saint-Benoît et Notre-Dame de Fatima, dans la résidence située près de l’école Notre-Dame de Fatima, entre l’école et l’église St-Joseph. Le Frère Jean-de-la-Lande (Gérard Pelletier) assurait alors la direction de l’école Notre-Dame de Fatima. Il avait fondé l’école Saint-Benoît en 1953.

    Frère Louis-Ernest Poisson, fut le deuxième Frère Mariste à assumer la direction du Collège Mgr-Prince.
    Comme il avait clairement manifesté le désir qu’on ne publie pas sa biographie détaillée, la communauté a respecté ses volontés. Par conséquent, il fut impossible d’obtenir ses qualifications académiques.

    L’archiviste des Frères Maristes à Château-Richer a cependant consenti à m’envoyer quelques informations concernant sa carrière.(courriel du 25/10/2012)

    Voici ce qu’a écrit de lui le Frère Alexis Pâquet:

    POISSON, Fernand, f.m.s.
    Né à Asbestos, au Québec, le 25 mars 1916, il entre au Juvénat d’Iberville le 6 octobre 1930, passe au Noviciat de St-Hyacinthe le 25 août 1932 et y fait sa profession religieuse le 15 août 1934. Alors commence sa brillante carrière d’éducateur. Montréal, Beloeil, La Tuque, St-Jean, Sherbrooke, Granby, St-Hyacinthe. Il s’est fait remarquer par son souci d’un enseignement clair et méthodique. Il donnait des directives précises, des ordres brefs. Il exigeait un travail soutenu, une conduite distinguée, un langage correct. Il mettait de l’énergie et de la fierté dans sa tâche d’enseignement. Animateur de la vie étudiante, responsable d’école : tout semblait lui réussir comme par enchantement. De 1969 à 1974, il a mis ses talents de pédagogue expérimenté au service des Éditions FM. Lui, élégant et fier, il dut beaucoup souffrir des handicaps de santé qui l’ont éprouvé les 10 ou 15 dernières années.
    C’était un homme de caractère et il avait la trempe d’un leader. Comme éducateur, on lui reconnaissait l’ascendant du professeur sur ses élèves et celui du directeur sur les autres éducateurs.

    (Auteur : Frère Alexis Pâquet, mariste).

    Il est certain que le Frère Fernand Poisson était au moins aussi qualifié que son prédécesseur, le Frère Philippe-Henri Doré.

    À son crédit : il avait accumulé 15 années d’expérience comme professeur et trois comme directeur (Sherbrooke: 1957-1960).

    Il incarne beaucoup de religieux enseignants qui ont préféré travailler dans l’ombre mais, très efficacement. Leur humilité et leur désintéressement ne facilite pas la tâche de leurs biographes lorsqu’il s’agit de leur rendre justice.

    Luc Bernier

  22. luc bernier

    Frère Jean Robillard un ancien enseignant de l’École Notre-Dame de Fatima dans les années 1950 vient de m’annoncer la mort de l’un des ses confrères chez les Frères Maristes, le Frère Normand Cloutier.
    J’ai connu ce dernier lorsqu’il fit son stage d’école normale à l’école N-D. de Fatima en 1960.

    Il allait revenir à Granby comme professeur d’anglais en Sec. V à la Polyvalente Sacré-Coeur (1971-72).

    PETITS CHANTEURS DE GRANBY INC.:

    Le Frère Normand Cloutier a consacré une vingtaine d’années à cette grande oeuvre, soit de 1971 à 1991.

    Il fut successivement, accompagnateur, arrangeur et directeur.

    Sous sa direction, ils enregistrèrent 18 disques, firent18 tournées (Europe, États-Unis, Canada), offrirent des prestations avec des célébrités du monde de la chanson:

    Jean-Pierre Ferland, Ginette Reno, Nanette Walkman, Louise Forestier,Alain Barrière, Francis Cabrel, Gilles Vigneault, Nathalie Simard.

    À noter: il assura pendant de nombreuses années la direction alors qu’il était professeur d’histoire au Cegep Marie-Victorin à Montréal. Il devait donc faire au moins un voyage par semaine Montréal-Granby aller-retour.

    J’espère qu’à l’instar des Frères du Sacré-Coeur, d’illustre mémoire, qui ont assumé la direction des Petits Chanteurs de Granby, on reconnaîtra son engagement à son mérite.

    J’ai moi-même fait partie de la chorale avec Stéphanie Bernier, ma fille, alors qu’il en était le directeur.

    C’était un grand musicien et un grand éducateur. En fait, il a été mon professeur au Juvénat des Frères Maristes à Rock Forest (1960-1962) et je lui dois mes premières amours avec l’Histoire.

    Source : c.v. qu’il m’a envoyé il y a quelques années, à ma demande.

    Luc Bernier

  23. luc bernier

    Il me semble aujourd’hui a propos de souligner le dévouement et le travail exemplaire de l’un des Granbyens ayant été éduqué à l’École St-Benoît des Frères Maristes à Granby, dans les années 1950.

    Il s’agit du Frère Gilles Beauregard (fils de Lionel Beauregard et de Béatrice Roger). Il est mort à 62 ans (1948-2010).

    Je l’ai bien connu aux juvénats de Rock Forest et de St-Vincent-de-Paul ainsi qu’au noviciat de St-Hyacinthe.

    Je dois au Frère Roger Mailloux, son biographe, de connaître son cheminement d’éducateur religieux, au Canada et en Afrique (Zaïre, Cameroun, Zimbabwe, Kenya), à Rome (maison générale de l’Institut des Frères Maristes).

    Source: Bulletin des archives FMS-Volume 3#5 (Mai 2013)

    Partout où il est passé, on lui a reconnu les qualités suivantes: grande capacité de travail, intelligence vive, volonté remarquable de servir, humour de bon aloi, et par-dessus tout, une grande disponibilité.

    Je l’ai eu comme compagnon-peintre, les étés, à la Commission scolaire de Granby, dans les années 1960. Je me rappelle de M.Roy, responsable de la jeune équipe d’étudiants: Émile Garneau, Fred Marchand, Cameron McRaw…

    Je dois ici souligner ma reconnaissance à Émile Garneau (père), lequel m’a soutenu dans des moments difficiles. Je découvrirai bien plus tard, en lisant les livraisons de La Voix de l’Est (années 1953-59) son grand engagement comme citoyen (échevin) et Chevalier de Colomb.

    À leurs écoles de Granby (St-Benoît, Notre-Dame de Fatima), les Frères nous parlaient de leurs missions d’Afrique, notamment Kutama (Rhosésie du Sud, aujourd’hui Zimbabwe). Plusieurs d’entre eux sont d’ailleurs partis comme missionnaires, entre autres : André St-Martin (ex-Frère Victor-André), aujourd’hui retraité de l’enseignement à Disraéli.

    Le Frère Gilles Beauregard fut terrassé par un cancer alors qu’on plaçait de grands espoirs en ses capacités de leadership et qu’on le voyait comme candidat potentiel à des postes de direction, aux niveaux national et international.

    Ses parents et la ville de Granby peuvent s’enorgueillir à juste titre de l’oeuvre de ce grand éducateur missionnaire.

    Il convient de souligner le travail remarquable réalisé par le Frère Gilles Beauregard, mariste, dans son Dictionnaire des citations. Ce travail est le fruit de toute une vie de vie spirituelle et intellectuelle. Il trahit l’éducateur et le penseur engagés.

    Je suis sûr que chacun pourra y trouver matière à réflexion et je m’en voudrais de ne pas en informer les lecteurs du blogue de la SHHY.

    TOUS les grands sujets sont abordés, par ordre alphabétique. C’est un GRAND NOMBRE DE CITATIONS, offertes gratuitement à tous les hommes de bonne volonté.

    Voici la référence : http://www.champagnat.org/shared/bau/citacion_BEAUREGARDGilles.doc

    À mes amis de l’Histoire régionale.

    Luc Bernier

  24. luc bernier

    Dans le commentaire no 14, M. Achard souligne qu’on pratiquait le bilinguisme au Collège St-Joseph des Frères Maristes à Granby (1890-1911).

    Il ne manque pas de mentionner la qualité de l’enseignement qui y était diispensé et en donne pour preuve que ses finissants étaient acceptés sans examen au Collège de Marieville ( Petit Séminaire de Ste-Angèle-de-Monnoir).

    Une vérification auprès de l’archiviste de la Société d’Histoire de Marieville a permis de constater l’importance et la réputation de cette institution.

    Voici le courriel que j’ai reçu à cet égard:

    Le Séminaire de Marieville était un assez gros bâtiment, un corps principal immense et trois ailes rajoutés, ça devait être assez difficile à supporter dans les années 1800 pour un si petit village, après l’incendie de 1907 une longue chicane débuta pour le relocalise et c’est à St-Jean sur Richelieu qu’il fut reconstruit plusieurs années plus tard.

    On raconte que beaucoup d’étudiants provenaient des États-Unis, des enfants de parents Canadiens-Français partis travailler dans les filatures et qu’il était de rigueur d’y parler la langue Anglaise même à l’extérieur en récréation sur ordre du curé Crevier.

    Je ne sais pas si c’est un peu la même histoire pour les Frères Maristes de Granby qui sont maintenant installés à Iberville.

    Je vous envoie quelques photos.

    En lisant le « Dictionnaire biographie du clergé canadien-français » de l’abbé Allaire, j’ai pu constater que nombre de prêtres avaient étudié ou enseigné au Petit Séminaire de Marieville.

    Si l’abbé Crevier insistait tant sur la pratique incessante de l’anglais c’est qu’il savait que ça faliciterait grandement les mutations de prêtres dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis. Fait qu’on peut également constater dans le dictionnaire biographique de l’abbé Allaire.

    Nombre de communautés religieuses enseignantes mutaient également leurs membres bilingues ailleurs, au Canada et aux États-Unis. Ce, pour tout le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Pour les Frères Maristes, ce fut le cas avant la division de la Province d’Amériique du Nord en « Province du Québec » et en « Province des États-Unis ». Des Frères américains assurèrent par la suite l’enseignement en anglais à l’école St-Michael de la CÉCM, pendant plusieurs années.

    Oui, décidément, les Québécois n’ont jamais vécu en vase clos, surtout pas leur clergé et leurs éducateurs religieux et religieuses.

    Luc Bernier

  25. luc bernier

    La photo illustrant la première année de fanfare du Collège St-Joseph rappelle l’immense contribution en formation musicale des Frères Maristes au Québec.

    Le Frère Laurent Veilleux (Frère Ernest-Frédéric) a grandement contribué à former des musiciens de prestige à leur école de Baie-Saint-Paul. En voici un témoignage éloquent

    Et c’est ainsi que son nom peut apparaître dans l’histoire musicale du Québec. Des dizaines et des dizaines de musiciens professionnels proviennent de Baie-Saint-Paul. Ils sont membres des principaux groupes musicaux professionnels : l’Orchestre symphonique de Québec, la Musique du Royal 22 ième Régiment, la Musique des Voltigeurs de Québec. Ils enseignent dans les grandes écoles de musique : le Conservatoire de musique de Québec, l’École de musique de l’Université Laval, l’Université du Québec. Plusieurs vont étudier en Europe, au Conservatoire de Musique de Paris : Laurent Breton, Jean-Paul Bouchard, Rémi Ménard, Michel Bouchard et Wilfrand Guillemette qui deviendra directeur du Conservatoire de Musique de Québec. Mais aussi, plusieurs autres qui ont moins brillé musicalement demeurent à jamais marqués par le passage dans leur vie du Frère Ernest et profitent toujours de l’éducation qu’ils ont reçue de lui.
    André Hudon, 8 août 2005 (courriel du Frère Laurent Potvin, 16 juin 2013).

    Cet éducateur était également hautement qualifié pour enseigner l’anglais. À l’instar du Frère Philippe-Henri Doré (commentaire no 18, il avait étudié deux ans au Scolasticat-École normale de cette communauté, à Poughkeepsie.

    Un Frère du Sacré-Coeur, le Frère Savaria, mérite ici qu’on souligne les nombreuses années qu’il a passé à la direction musicale de l’Harmonie de l’École secondaire Sacré-Coeur.

    Les Frères enseignants ont grandement mérité qu’on s’acquitte de ce DEVOIR DE MÉMOIRE en reconnaissance de leurs années de dévouement à la formation musicale.

    Les Soeurs de la Présentation de Marie, de l’École de la Présentation de Marie, ont formé un grand nombre de musiciennes de Granby. Il faudra bien sûr leur réserver un article, d’autant plus qu’elles étaient là à la même période que les Frères Maristes du Collège St-Joseph. De grandes éducatrices !…

    Luc Bernier

  26. luc bernier

    J’ai repris la lecture des livraisons de La Voix de l’Est pour le mois de juillet 1958 et dès la première page j’ai constaté que l’Amicale des Frères du Sacré-Coeur à Marieville s’appelait alors « L’Amicale Crevier ».

    C’est pour célébrer le 25e anniversaire de cette amicale des Frères du Sacré-Coeur que des membres de leur amicale de Granby s’étaient joints à 125 anciens de leur école de Marieville.

    On y retrouve en effet Messieurs Carolus Marquis, René Daigneault et le Frère Oscar s.c., éminentes personnalités de Granby et membres engagés de l’Amicale des Frères du Sacré-Coeur de Granby.

    Il est bon de constater qu’à l’instar de cours classique de Granby nommé d’après Mgr Prince, on a cru bon d’associer l’Amicale de Marieville au nom du curé Crevier, qui avait fondé le Petit Séminaire de Sainte-Marie-de-Monnoir (Marieville) dont j’ai vanté les mérites aux commentaires 25 et 27.

    Il faudra bien un jour souligner le rôle important joué par les Amicales des communautés enseignantes de Frères en Éducation, notamment celle des Frères du Sacré-Coeur à Granby.

    Luc Bernier

  27. luc bernier

    Frère Maurice BOUDREAULT (1931-2001) f.m.s.

    Je tiens à souligner ici le court passage du Frère Maurice Boudreault au Collège Mgr-Prince, à Granby, comme professeur de littérature anglaise en Belles-Lettres (1966-67).

    J’ai déjà mentionné son nom dans l’un de mes commentaires à la suite de l’article de Mario Gendron sur « Les Belles Histoires et la VACHE CANADIENNE (commentaire 13):

    https://www.shhy.info/vie-rurale/les-belles-histoires-des-pays-d%e2%80%99en-haut-et-la-vache-canadienne

    Comme le Frère Philippe-Henri Doré, professeur d’anglais (1957-1958), puis directeur du Colllège Mgr-Prince (1958-1960) (voir commentaire 18, ci-haut), il avait fait son école normale au Marian College de Poughkeepsie (État de New-York) (1949-1952). Ce grand collège était affilié à l’Université Fordham, cette grande université de l’État de New York.

    Il allaiit ensuite enseigner en Rhodésie du Sud (1953-1966). Le Collège des Frères Maristes de Kutama jouissait dans toute l’Afrique anglophone d’une réputaton enviable, On y enseignait selon les standards d’Oxford. ^Des maîtres africains y étaient formés, surtout des laïques.

    Il va sans dire que lorsque qu’on lui confia le cours d’histoire de la littérature anglaise au Collège Mgr-Prince, il était tout à faiit qualifié pour s’acquitter de cette tâche.

    Anecdote:

    Si ma mémoire est bonne, mes collègues du cours classique se croyant déjà très avancés dans la maîtrise de langue de Shakespeare, virent leurs notes baisser de 20 % pour la plupart au premier trimestre.

    J’ai également goûté à cette médecine puisque je dus prendre des cours avec Dame Thierer de la rue Lansdowne. Elle donnait des cours de secrétariat bilingue.

    Vous avez droit à quelques explications,,,

    C’est que notre bon frère, lorsqu’il passait le seuil de la porte de la classe d’anglais. ne semblait plus se souvenir d’un traître mot de la langue de Molière. Comme pour Obélix, on aurait juré qu’il était tombé dans la cuve dans laquelle Chaucer, Shakespeare et leurs semblables avaient pris leur bain.

    On avait moins de chance et on devait boire de la potion magique que ce puissant sorcier avait concoctée pour les pauvres étudiants que nous étions. . On avala  » Beowulf » , « The Pit and eht Pendulum », en passant par « The Canterbury Tales ». La MAGIE a opéré son effet puisque nous avons même réussi à digérer « Hamlet » et « Macbeth ».

    Oui, le remède a donné ses fruits, et on continue à s’abreuver aux grands classiques qu’il a si bien su nous faire apprécier et aimer.

    Étaient du nombre des privilégiés: Pierre Beaudry, mon cousin (fils de Marcel et d’Yvette Brodeur), Robert Brisebois…

    Merci Frère Boudreault.

    Vous fûtes un grand éducateur et je vous en garde une éternelle reconnaissance.

    Luc Bernier

  28. Roméo MONGEON

    Où pourrais-je trouver des archives, photos, listes de profs./étudiants, et activités de l’époque 1957 et 1958 du juvénat Champagnat de Rock-Forest.

    J’aimerais aussi avoir les mêmes informations du juvénat St.-Joseph à St.-Vincent de Paul pour les années 1959 et 1960.

    J’ai étudié à ces endroits et je suis en train d’écrire mon auto-biographie .

    Merci à l’avance…

    J’aimerais connaître des familles nombreuses de Granby. (Au moins 15 enfants.)

    Merci

  29. luc bernier

    M. Mongeon,
    Je vous conseille de vous adresser à l’archiviste des Frères Maristes à Château-Richer,
    Il saura sûrement vous guider comme il l’a fait à mon égard.

    Luc Bernier

  30. luc bernier

    Au commentaire no 35, j’ai souligné l’apport des FF. Maurice Boudreault (anglais) et Georges Boyer (Littérature).

    Voici d’autres noms qui pourront rappeler des souvenirs aux anciens des promotions 1965-1966 et 1966-1967:

    Les FF. Raymond Denis (physique et religion), Benoît Dubois (mathématiques), Philippe Huot (civilisation gracque), Jean Loiselle (littérature), Paul Ouellet (latin).

    Les Rhétoriciens de 1966 ont rendu un chaleureux hommage au Frère Paul Ouellet:

     » Dédicace »
    Au Frère Paul,
    En témoignage de respect, de gratitude et d’admiration,
    Nous, Rhétoriciens de 1966,

    Dédions sincèrement notre Album de finissants.

    Il se peut fort bien que nous ne retenions pas longtemps la déclination de « prudens », la règle du double datif, ou le nom des quinze premiers empereurs de Rome; mais chacun de nous se souviendra certainement toute sa vie d’un homme que nous avons appris à connaître et à estimer au cours de ces six années au collège, et auprès duquel nous avons appris à découvrir la grandeur et l’éternelle jeunesse d’un illustre passé.

    À celuii qui fut pour nous un maître de sagesse et de dignité autant qu’un professeur de savoir et de vertu, nous disons MERCI. »

    Source: Album des Finissants du Collège Mgr-Prince, 1966.

    Anecdote concernant le Frère Paul Ouellet:

    Les anciens savaient exactement et à quel moment ce dernier raconterait une histoire, généralement fort comique en relation avec un personnage romain. Ils ne manquaient pas de nous informer à l’avance. La plupart du temps, ils visaient juste.

    Le Frère Fernand Rheault dirigeait le Collège Mgr-Prince en éducateur expérimenté.

    L’abbé Bernard Ménard était l’aumônier modèle et attentif à nos besoins spirituels.

    Grand merci à Guy Ménard, de la promotion 1966. Grâce à lui j’ai eu accès aux albums des finissants, source primaire précieuse.

    À suivre…

    Luc Bernier

  31. Denise Lamontagne

    Bonjour,
    Je suis à la recherche de l’album des finissants du Collège Mgr Prince à Granby en 1971. Je terminais alors la versification. Est-ce que l’album aurait été numérisé ?

    Merci beaucoup.
    Denise Lamontagne
    Mont-Saint-Hilaire

  32. Mario Gendron

    Mme Lamontagne,

    Malheureusement, la SHHY ne possède pas l’album des finissants du collège Mgr Prince pour 1971. Si la situation était appelée à changer, soyez assurée que nous vous en ferons part.

    Mario Gendron

  33. François Benoit

    À l’attention de Denise Lamontagne: J’étais dans ta classe et je suis en toujours en possession de l’album des finissants de 1971. Je l’ai déjà numérisé et il me ferait plaisir de te le faire parvenir. Pour plus de renseignements, tu peux me contacter à l’adresse et au numéro suivants:
    François Benoit
    114 Plante, St-Alphonse de Granby, Qué.
    J0E 2A0
    (450) 375-1576
    francoisbenoit@videotron.ca

  34. Yves Duguay

    À l’attention de François Benoit et de Denise Lamontagne…alllo! Je ne sais pas pourquoi j’ai décidé de faire des recherches sur Google ce soir mais j’ai tombé sur ce blog et j’ai décidé de vous écrire car je crois que j’étais aussi dans votre classe, bien le bonjour et à bientôt je l’espère, Yves Duguay
    Beaconsfield, Qc
    yves@hciworld.ca

  35. Marc Lecours

    Je découvre ce site. Je suis retourné à notre album de finissants de 1966. Certains d’entre nous, nous nous sommes sont revus en 2013 à St-Hyacinthe pour un 45 ième.(« 68-« 13). Nous pensons au 50 ième de notre promotion de « 66 du MGR Prince

    Je recherche mes confrères Y.Boulerice, P. Breault, G.Catudal, D.Caseault, L Choquette, L.Lasnier, R.Leclerc, S. Papineau, J.Parent, G.Pelletier, Y, Perras, D.Trottier et J-G Vachon.

    Pouvez-vous m’aider? Merci, Marc Lecours
    Afin d’obtenir vos réponses à ma demande particulière ( numéro 37) et parce que je veux pas être sur Face Book, je vous donne mon adresse courriel Maraleco@hotmail.ca

  36. jean-pierre courtemanche

    Monsieur Gendron,
    J’ai fort apprécié la description de votre recherche sur les frères maristes. Mon père qui aurait célébré son 114e anniversaire de naissance le 9 nov. dernier faisait partie des élèves qui eurent leur parcours perturbé par le feu de 1911. Comme plusieurs, il opta pour le travail en usine et obtint un emploi à la Miner Rubber où il œuvra 55 ans. Un petit souvenir – En 1934, mon paternel acheta une maison d’Alcide Racine et dans notre jeune âge, ma sœur, mon frère et moi, eûmes le plaisir de côtoyer Bernice qui venait occasionnellement jouer autour de la nouvelle maison de son oncle.

    Amicalement.

    JPC

  37. Alain Roy

    Il y a t`il une photo plus ressente du collège St-Joseph et serait`il possible de l`afficher photo dans les année 1950 époque ou je l`ai fréquenter

  38. Serge Roy

    À la même place que le collège St-Joseph, il y a eu ensuite le collège Sacré-Cœur, sous la gouverne de la congrégation de frères du même nom. Y’a t-il des images de ce collège qui fut démoli pour faire place au collège pour fille Immaculée Conception?

  39. Monette Desbiens

    Qui payait pour les élèves?

  40. Mario Gendron

    Mme Desbiens,

    À cette époque, les coûts de l’enseignement secondaire étaient assumés par les parents d’élèves. Pour les jeunes de milieux défavorisés, certains programmes diocésains permettaient d’obtenir de l’aide financière. Quant aux coûts de l’éducation primaire, d’une durée de quatre ans, c’est la commission scolaire qui les défrayait.

    Bien à vous,

    Mario Gendron

  41. Normand Arseneault

    Mon commentaire est pour M. Luc Bernier qui demande à ceux qui ont connu le frère Jean-de-la-Lande (Gérard Pelletier) de le contacter,mais je ne trouve pas son adresse de courriel .J’ai été élève de la 2ème à la 7ème année à l’école Notre-Dame de Fatima,dont le frère Jean-de-la-Lande était directeur.J’ai la photo de ma classe de 6ème année,prise sur le perron de l’école,probablement en 1958.Je me souviens de quelques noms des élèves sur cette photo,dont un certain Bernier qui demeurait sur le Blvd Leclerc,entre les rues Foch et Bérard à cette époque.Vous pouvez me contacter si vous désirez voir cette photo,de même que celle de la chorale,sur laquelle apparaissent le frère Jean-de-la-Lande et le frère Victor-André.

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